Présentation
L’Équipe Art et musée est heureuse de s’associer avec la Galerie UQO pour vous convier à la conférence « La forme de l’exposition comme «imagination raisonnée» » présentée par Thierry Dufrêne.
Le titre de cette conférence est emprunté à Jorge Luis Borges qui qualifiait « d’imagination raisonnée » l’ouvrage de son ami l’écrivain Argentin Adolfo Bioy Casares, L’Invention de Morel (1940).
En 2017, Thierry Dufrêne réalise à la Maison de l’Amérique latine à Paris une exposition consacrée à la fortune artistique de ce livre (et notamment de sa « machine à images »), tant aimé des artistes, des cinéastes des années 1960 aux artistes de l’art numérique. L’exposition s’est rapidement configurée comme la mise en abyme du roman et la réactivation de la machine de Morel. Il comprend alors que le roman donne les clés de la forme-exposition. Ce n’est donc pas par hasard que deux grandes expositions aient si fort contribué à la reconnaissance du roman de Bioy dans le champ de l’art contemporain à travers le prisme des Machines célibataires et des Immatériaux : l’exposition d’Harald Szeemann, Junggesellen Maschinen/ Les machines célibataires (1975-1976) et celle de Jean-François Lyotard, Les Immatériaux (1985). Il apparaît qu’à l’ère des mondes virtuels et de l’immersion, des logiciels de conversation et de l’intelligence artificielle, le livre reste d’une brûlante actualité.
Cette conférence rassemble quelques données issues de l’expérience de commissaire d’expositions passées de Thierry Dufrêne (Salvador Dali au Centre Pompidou en 2012, Persona. Étrangement humain au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac en 2016, Le Chef d’œuvre inconnu, entre génie et folie à la Maison Balzac en 2021) et en cours de préparation Un siècle surréaliste au Centre Pompidou en 2024). Dufrêne s’interroge alors : comment l’historien de l’art expose-t-il ? Comment l’exposition réinvente-t-elle son sujet ? Quels rapports entre l’exposition et ce qu’André Breton appelait la « rêverie scientifique » ?
Présenté dans le cadre de
Bon à savoir
Intervenants
Thierry Dufrêne, professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université Paris Nanterre