Tout contexte est art

Steve Giasson, François Rioux, Jon Sasaki, Victoria Stanton, la fatigue culturelle

Tout contexte est art est une appropriation de l’institution par l’exposition, présentant des œuvres installatives et de surcroît performatives.

2018
2 May
8 Jun
Lieu
Galerie UQO

Présentation

La Galerie UQO est art.

Le contexte de cette exposition — circonscrit d’instants performatifs, d’interventions intrusives, furtives ou duratives, d’actions comme d’inactions imperceptibles et quasi invisibles, qui s’immiscent et se disséminent à même la structure institutionnelle de la galerie — est tout.

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Certaines propositions sont spécifiquement élaborées pour le contexte, alors que d’autres sont itérées et remaniées afin d’intégrer momentanément et spontanément les fonctions de la galerie (son espace de diffusion, son organisation, sa gestion) et de son milieu (l’université, le quartier, la communauté diversifiée).

L’immatérialité de l’exposition use des codes concrets — matérialité — de l’institution qu’est la Galerie UQO. Temporelle et intemporelle, tangible et intangible à la fois, Tout contexte est art est une appropriation de l’institution par l’exposition, présentant des œuvres installatives et de surcroît performatives. Par l’absence de déploiement gestuel, à l’encontre de l’impératif évènementiel et du sensationnel, les manifestations minimales s’affranchissent des limites usuelles du lieu et suggèrent de nouvelles réflexions sur des enjeux artistiques, esthétiques, théoriques ou encore critiques. Mobilisées dans ce tout, les interventions s’ouvrent sur des possibilités et des modalités différentes des pratiques de l’exposition et de la performance.

Steve Giasson (Montréal) présente, d’après des énoncés performatifs, une sélection de Performances invisibles (2015-2016) dans lesquelles l’artiste considère le contexte dans leur élaboration et leur exécution. Une dizaine de Nouvelles Performances invisibles (2018), spécialement conceptualisées pour la Galerie UQO et discrètement déployées dans celle-ci pendant une résidence d’avril à mai, s’ajoutent au corpus initial.

François Rioux (Montréal) propose une série d’Actions de déstabilisation des systèmes du réel (2018), réalisée entre Gatineau et Ottawa, en mars dernier, durant une brève résidence. Ces captations révèlent des mises en situation, ou des opportunités d’interventions, qui usurpent les formalités du quotidien, passant d’actions disciplinaires à d’autres indisciplinaires.

Jon Sasaki (Toronto) présente trois œuvres dont la performativité est basée sur la déviation du temps : A Clock Set to 24 Hours Into the Future (2014-2018) consiste en la configuration de l’heure des horloges de la Galerie UQO de 24 heures dans le futur comme agent d’influence de ses opérations à l’interne; A Performance to Double Galerie UQO’s Vernissage Visitor Figures (2018) vise à doubler la fréquentation des visiteurs au cours du vernissage; puis Every Combination of a Sixteen-Segment Display (2017) est le fragment d’une immense horloge numérique scindée en seize segments qui se démultiplie en des milliers de combinaisons aléatoires — chaque seconde des 126,5 heures de l’exposition représente un segment, une probabilité.

Victoria Stanton (Montréal) offre une itération de la vidéo Roadside Attractions in Gatineau (2009), des performances séquentielles basées sur la négociation et la contextualisation de nouveaux espaces à travers un processus d’investissement de conscience et de présence performative. Le 23 mai et le 8 juin, au moyen de la reconstitution, Stanton tentera de transposer certains actes tirés de la vidéo et de s’engager — ici et maintenant — à l’intérieur de la Galerie UQO.

Enfin, La Fatigue culturelle — Nicolas Rivard (Montréal) — dévoile le Petit guide à l’usage d’une Fatigue culturelle (2018), concrétisé par la recension des tâches journalières du commissaire. En l’occurrence, ce guide atteste de l’ensemble des obligations du commissaire relativement à l’élaboration et la réalisation de Tout contexte est art, en plus de ses fonctions d’assistant à la direction de la galerie.

Dès lors, le contexte de la Galerie UQO est un tout dans lequel tout est art.

Artiste

Steve Giasson

Steve Giasson (Montréal) est un artiste conceptuel, l’idéation étant mise de l’avant au sein de sa pratique et se doublant d’un rejet irrévocable du spectaculaire. Dans son travail, il use d’une grande variété de disciplines — écriture conceptuelle, performance, installation, vidéo, photographie — afin d’interroger leurs limites.

Son travail a été présenté au Canada, aux États-Unis, au Mexique, en Angleterre, en Espagne, en France, en Allemagne, en Suisse, en Suède et en Grèce, dans le cadre de cinq expositions solos et de diverses expositions collectives, dont entre autres, la Liverpool Biennial (2012), le Text Festival (2011 et 2014, Manchester) et ED RUSCHA BOOKS & Co. au Museum Brandhorst (2013, Munich) et à la Gagosian Gallery (2013, New York, 2015, Paris et 2016, Beverly Hills). Son troisième projet solo chez DARE-DARE (2015-2016, Montréal), intitulé Performances invisibles, comprend 130 performances minimalistes exécutées sur une période d’une année. En 2017, Giasson invite Emmanuel Galland à titre de commissaire pour une exposition à caractère rétrospectif à venir des Performances invisibles et Nouvelles Performances invisibles. Il compte vingt livres et brochures d’artiste et de poésie à son actif. Il est le lauréat du Prix de La Vitrine culturelle pour un artiste émergent et d’une Mention du Cirque du Soleil décernés dans le cadre d’Art Souterrain (2015, Montréal). Steve Giasson poursuit actuellement un doctorat en Études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

François Rioux

François Rioux (Montréal) s’enfouffre* ou fait des choses. Il use d’une pratique semi-professionnelle de l’atelier à l’ordinateur, jongle avec des mots fourre-tout dans des communiqués de presse ou invente divers genres de service à la clientèle. La plupart du temps, il s’enfarge dans les fioritures du formulaire en faisant des annexes de couleurs. Il jouit aux soupirs de son comptable, des délires de sa secrétaire, et s’effoire comme du texte sur le bord d’une page. En fait, il vient et part d’un endroit flou où il abrite un temps propice à n’importe quoi.

*Le verbe enfouffrer, à la forme pronominale, signifie s’engouffrer avec un soupçon de folie.

Jon Sasaki

La pratique de l’artiste multidisciplinaire Jon Sasaki (Toronto) allie la performance, l’installation et la vidéo dans un cadre où les attentes et les résultats ne s’alignent jamais, générant des sens simultanés à la fois pathétiques, humoristiques ou tragiques. Il utilise des approches raisonnées de la réminiscence de l’art conceptuel, tout en examinant des sujets romantiques.

Il a présenté des expositions personnelles à la Clint Roenisch Gallery (2017, Toronto), la Ottawa Art Gallery (2015), la Art Gallery of Ontario (2011, Toronto), la Southern Alberta Art Gallery (2012, Lethbridge), ainsi qu’un projet de performance au MOCAD (2015, Détroit), entre autres. Il a reçu le Prix canadien des artistes en résidence 2015 de Glenfiddich (Dufftown). Il détient un baccalauréat en beaux-arts de l’Université Mount Allison (Sackville).

Victoria Stanton

La pratique interdisciplinaire de Victoria Stanton (Montréal), fondée sur les notions de la présence et de la conscience performative, témoigne de la complexité d’une démarche où la négociation avec l’autre est un enjeu fondamental et porteur d’un potentiel de transformation réciproque. Ainsi, Stanton s’engage dans un processus artistique reliant les pratiques infiltrantes, transactionnelles et relationnelles en lien avec diverses communautés, et ce, dans de multiples contextes tant au Canada qu’à l’international. Artiste-chercheure, elle est considérée comme une des pionnières des pratiques transactionnelles au Québec, ses propositions (interventions, actions et conférences performatives, publications) ont été présentées au Québec, au Canada, aux États-Unis, en Europe, en Australie, au Japon et au Mexique. Son premier livre Impure, Reinventing the Word: The Theory, Practice and Oral History of Spoken Word in Montreal (2001), corédigé avec Vincent Tinguely, a documenté un mouvement artistique dynamique à travers des entretiens avec plus de 75 artistes.

La Fatigue culturelle

La Fatigue culturelle est un projet d’entreprise fictive de détournement artistique. Par différentes tactiques, elle propose d’approfondir certaines formes de conditions sociales, politiques et culturelles que vivent l’ensemble des travailleurs culturels. L’appropriation du logo de la Fabrique culturelle vise à interroger, de manière critique, les rouages de la vocation culturelle. L’entreprise a pour obligation de cibler les répercussions de la précarité de la culture sur les diverses composantes de la sphère artistique. Ainsi, son programme est tout autant politique qu’artistique. En six mois, de septembre 2017 à février 2018, son principal représentant Nicolas Rivard (Montréal), a parcouru quarante centres d’artistes situés dans les cinq grands centres urbains du Québec — Montréal, Québec, Sherbrooke, Gatineau, Saguenay–Lac-Saint-Jean — afin d’y effectuer distincts services-performances.

Résidence

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exposition

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Bon à savoir

Heures d'ouverture

Mar à ven : 11 h 30 à 17 h
Sam : 13 h à 16 h

Balado

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Publication

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Remerciement

Commissariat

Jean-Michel Quirion

Jean-Michel Quirion (Gatineau) est candidat à la maîtrise en muséologie à l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Son projet de recherche porte sur l’élaboration d’une typologie de procédés de diffusion d’œuvres performatives muséalisées. Une résidence de recherche à même les archives du Museum of Modern Art (MoMA) émane de cette analyse. À Gatineau, il travaille actuellement à la Galerie UQO à titre d’assistant à la direction et au Centre d’artistes AXENÉO7 en tant que coordonnateur des communications. Du côté de Montréal, il s’investit au sein du groupe de recherche et réflexion : Collections et Impératif évènementiel The Convulsive collections (CIÉCO). Également, il contribue auprès de diverses revues ou institutions québécoises consacrées à l’art contemporain comme auteur.

Site web
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