Vidéoconférence consiste à la présentation de l’œuvre The pixelated Revolution, 2012, dans la forme d’une installation vidéo (Part I of the series The Fall of a Hair, 2012), de l’artiste libanais Rabih Mroué.
Vidéoconférence consiste à la présentation de l’œuvre The pixelated Revolution, 2012, dans la forme d’une installation vidéo (Part I of the series The Fall of a Hair, 2012), de l’artiste libanais Rabih Mroué.
En 2011, l’artiste élabore une série d’œuvres qui aborde frontalement le rôle des écrans dans la révolution syrienne. Plutôt que de fournir l’explication de ce qui se passe, il opte plutôt pour une extrême déconstruction qui nous confronte à l’impossibilité paradoxale de tout « voir », même le moment le plus réel, c’est-à-dire la documentation de sa propre mort. The Pixelated Revolution traite d’un changement important de paradigme dans la façon de rendre visibles les conflits, de diffuser l’information sur ces conflits et d’introduire une nouvelle forme de narrativité. Dans ce travail, les enjeux politiques occupent le deuxième plan, c’est le rôle des images en temps de guerre qui est le principal vecteur de l’œuvre. Bien qu’il ne s’agisse pas d’affirmer notre conviction dans la vérité de la représentation de la réalité, il est d’abord et avant tout question de la fonction des images comme acteurs de cette réalité.
Le moyen privilégié par les syriens pour filmer la guerre est des téléphones cellulaires. Ces images glanées sur internet sont de très basse résolution, d’où le titre Pixelated. Elles sont produites à l’extérieur des institutions médiatiques, bien qu’elles s’y retrouvent de plus en plus, comme forme de documentation authentique, prises sur le terrain où peu de journalistes osent s’aventurer. Toutefois la qualité des images n’est pas une préoccupation, il s’agit d’abord et avant tout de documenter les événements qui ont cours. Rabih Mroué questionne donc ce nouveau type d’images et interroge leur mécanique de fabrication dans le déploiement d’un mouvement collectif et d’événements qui s’inscriront dans l’histoire.
Dans le cadre de cette exposition, plusieurs conférenciers analyseront les différents enjeux reliés à cette œuvre. La forme de la conférence est centrale dans l’oeuvre The Pixelated Revolution où l’artiste priorise ce mode de diffusion pour sa propension à raconter une histoire en présentant des images, en avançant des idées tout en prenant le rôle de narrateur.
Né à Beyrouth au Liban, Rabih Mroué vit et travaille à Berlin, en Allemagne. Directeur de théâtre, acteur, metteur en scène et artiste visuel, Mroué s’est imposé comme une figure majeure dans la nouvelle génération de la scène artistique libanaise. Interrogeant les dispositifs de représentation et de médiation, il utilise la vidéo et la performance comme outils de renversement des formes et des dispositifs de l’image. Ses travaux questionnent la représentation de la guerre dans les images, les crises sociales et politiques de son pays, liées aux stigmates de la guerre civile, aussi bien qu’à des événements politiques plus récents, comme la guerre en Syrie. Ses œuvres explorent ce que les images dévoilent et ce qu’elles dissimulent, ce qu’elles représentent et comment elles performent en tant que témoin de la guerre. Il a performé et exposé́ dans le monde entier, notamment à la dOCUMENTA(13) à Kassel ; à BAK à Utrecht; à la International Center of Photography Triennial à New York, à la manifesta 7 en Italie, à la 11ème Biennale Internationale d’Istanbul, au MoMA à New York et au Centre Pompidou à Paris. Il a été chercheur au centre international de recherche Interweaving Performance Cultures à la Freie Universität de Berlin en 2013/2014. Il est directeur de théâtre au Münchner Kammerspiele à Munich.
Détentrice d’un doctorat en Études et pratiques des arts de l’UQAM, Marie-Hélène Leblanc occupe le poste de directrice et commissaire de la Galerie UQO à l’Université du Québec en Outaouais depuis 2015. Sa pratique commissariale l’a conduite à produire plus d’une trentaine de projets présentés dans diverses structures d’exposition au Québec, au Canada et en Europe. Entre 2006 et 2015, elle a travaillé dans des centres d’artistes autogérés, a été commissaire indépendante et a aussi enseigné les arts visuels au collégial et à l’université. En 2018, elle recevait le Prix Relève de la Société des musées du Québec et en 2013, elle recevait la Bourse Jean-Claude-Rochefort sur le commissariat ou la critique d’art contemporain de la Fondation de l’UQAM. Elle a siégé à de nombreux conseils d’administration, notamment ceux de l’Association canadienne des galeries d’art universitaires et collégiales (UCAGAC/ACGAUC), du Regroupement des centres d’artistes autogérés du Québec (RCAAQ) et de Culture Outaouais. Professeure associée à l’École des arts et cultures (UQO) depuis 2025, Marie-Hélène Leblanc est cochercheuse de la Chaire de recherche en économie créative et mieux-être du FRQSC (axe culture en région, dir. : Julie Bérubé, UQO) et de l’Équipe Art et musée, du projet de recherche et création Créer avec les collections, soutenu également par le FRQSC (dir. : Mélanie Boucher, UQO).