Présentation
Si les choses étaient différentes, nous ferions autrement – Le colloque aborde la performance au Québec et la place qu’y occupe la pratique de Geneviève Matthieu. À travers une série de conférences et de performances, l’évènement sera l’occasion d’entrelacer la réflexion théorique à la pratique performative canadienne et québécoise. Plusieurs thèmes liés à son histoire et à son interdisciplinarité seront abordés notamment en lien avec la rétrospective critique, la musique et la théâtralité dans la performance, la visée autoréférentielle et l’autocritique du milieu artistique. Le colloque se fera en mode hybride à la Galerie UQO et sur le Web.
Programme :
Animation : Scott Simpson
Vendredi 31 mars 2023
13 h : Comment Geneviève Matthieu ont changé ma vie – Inventaire d’une amitié
Performance de Marc-Antoine K. Phaneuf
13 h 30 : Mot de bienvenue et introduction des commissaires
Marie-Hélène Leblanc et Carmelle Adam
14 h : Refaire le monde
Conférence de Dominique Sirois-Rouleau
14h 30 : Pause
14 h 45 : Discussion entre Marie-Hélène Leblanc, Carmelle Adam et Geneviève Matthieu
15 h 45 : Pause
16 h 15 : Meditations, Volume 3: Words as Sculpture, Their Shapes as Sound
Performance de Chloë Lum & Yannick Desranleau
Interprète : Emili Losier
16 h 45 : Sans cérémonie
Performance de Véronique Guitard et Hugo Gaudet-Dion
5 à 7 : Galerie UQO
Samedi 1er avril 2023
10 h : Mot de bienvenue
Marie-Hélène Leblanc et Carmelle Adam
10 h 10 : Go to come back
Performance de Dana Michel
10 h 40 : Pause
11 h : Redéfinitions de la performance
Conférence de Stefan St-Laurent
11 h 30 : L’art total revisité : l’expérience multidisciplinaire de Geneviève Matthieu
Conférence de André-Louis Paré
12 h : Lunch
13 h 30 : Une météorite sur la scène théâtrale
Conférence de Marie-Christine Lesage
14 h : Pause
14 h 30 : Performance de Geneviève Matthieu
Descriptions :
Comment Geneviève et Matthieu ont changé ma vie – Inventaire d’une amitié
Marc-Antoine K. Phaneuf
Dans cette conférence poétique accompagnée d’un diaporama, Marc-Antoine K. Phaneuf fait état dans les moindres détails de son historique personnel avec Geneviève et Matthieu : comment il les a rencontrés, leur accueil légendaire, l’amitié développé sur plusieurs années, la conquête de l’Abitibi et le réseau d’artistes et d’ami·es auquel le duo l’a initié. C’est l’histoire d’une rencontre qui a radicalement changé la vie de l’auteur, et dont le récit bifurque constamment vers des sujets périphériques, l’art, la vie, l’espionnage, la gigue, l’Estonie.
Formé en histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal, Marc-Antoine K. Phaneuf est artiste et écrivain. Ses œuvres sont des collections, des inventaires et des classements, elles investiguent la culture populaire et les récits contemporains officiels et marginaux. Il a présenté son travail dans plusieurs centres d’artistes autogérés, galeries et musées au Canada. MAKP a publié quatre œuvres littéraires, dont Cavalcade en cyclorama (Le Quartanier, 2013), rédigé lors d’une résidence à L’Écart, et le Carrousel encyclopédique des grandes vérités de la vie moderne (La Peuplade, 2020), ainsi que de nombreux livres d’artistes. Il est le concepteur et performeur du spectacle littéraire Fins périples dans les vaisseaux du manège global (2015).
Refaire le monde
Dominique Sirois-Rouleau
Souvent associée à la fin d’un cycle, l’exposition rétrospective peut aussi marquer chez les artistes vivants le début d’une nouvelle ère. La récapitulation d’une carrière en cours permet en effet un temps d’arrêt et de focus sur la pratique de manière à en circonscrire les points d’arrêt, de croisement, de relance ou de bifurcation. Toutefois, dans un contexte d’utilisation généralisée des réseaux sociaux, où les œuvres et leurs créateur·trices sont déjà largement documentés et relayées, la rétrospective peut difficilement que ne rendre compte et rester pertinente. De plus, les modalités d’édition et de sculpture de soi inhérentes autant à la rétrospective qu’aux plateformes web sont déjà familières aux spectateur·trices. Ils ne sont pas dupes devant ces exercices de magnification, de sorte que l’exposition doit aussi à son public un minimum de transparence.
La notion de rétrospective critique s’inscrit ainsi dans cette volonté d’avancer la mise à plat d’une carrière mais à visière baissée, en ce sens où la posture critique s’articule non seulement en regard du chemin parcouru, mais aussi de la destination visée. La rétrospective s’impose alors moins comme arrêt qu’une intersection où l’artiste, le·la commissaire et le·la spectateur·trice peuvent se rassembler pour refaire le monde.
Titulaire d’un doctorat en histoire de l’art, Dominique Sirois-Rouleau est commissaire, critique d’art et chargée de cours au Département d’histoire de l’art de l’UQAM. Ses recherches portent sur l’activité spectatorielle, sur la notion d’objet en art actuel, de même que sur les conditions socioéconomiques de la pratique en histoire de l’art. Elle a participé à plusieurs colloques internationaux, en plus de siéger à divers comités et jurys. Ses observations sur les discours et les arts émergents ont été publiées dans les ouvrages Art et politique (PUQ, 2011), Les plaisirs et les jours (PUQ, 2013), Territoires de métissage artistique (URAV/UQTR, 2017) et No Future (GUQO, 2020), de même que dans différents catalogues et revues, dont Esse arts + opinions, Espace art actuel et Nouveau Projet. Elle est l’une des fondatrices de l’Association des historiens et muséologues d’art (AHMA) et assure actuellement la direction générale du centre d’artistes Vidéographe.
Meditations, Volume 3: Words as Sculpture, Their Shapes as Sound
Chloë Lum & Yannick Desranleau
Words as Sculpture, Their Shapes as Sound fait partie d’une série de performances solos intitulée Meditations. Chaque volume de cette série traite de manière lyrique des thèmes centraux de la pratique de Chloë Lum & Yannick Desranleau, tels que la matérialité du corps, le potentiel de collaboration entre le corps et l’objet, l’altérité que présente la vie avec la maladie chronique, les limites du concept de « self-care », et la littérature comme mode d’épanouissement du savoir. Ces textes présentent la prose comme une pratique matérielle, particulièrement utile en période de maladie.
Dans le volume Words as Sculpture, Their Shapes as Sound, la protagoniste, interprétée par la soprano Emili Losier, compare le style littéraire de Sylvia Plath, dont l’utilisation de l’onomatopée semble créer sa propre bande sonore sur la page, à celui de Clarice Lispector, dont les riches descriptions d’objets, de lieux, et de matières semblent faire éclater la page comme le feraient de réelles structures physiques. Citant cette méthodologie comme essentielle à sa propre production artistique, elle déplore ce qu’elle perçoit comme un manque de langage pour décrire un texte qui semble avoir une telle dimension matérielle.
Caractérisé par la théâtralité et la chorégraphie, le travail des artistes visuels multidisciplinaires Chloë Lum et Yannick Desranleau se situe à l’intersection de divers médiums: la photographie, la vidéo, l’installation, le son, le texte, la performance, et l’imprimé. Leur pratique interroge le concept de collaboration, ainsi que les relations entre corps sensibles et objets inanimés. Dans leurs travaux récents, ces sujets sont examinés à travers la lentille de la maladie chronique. Travaillant ensemble à Tiohtiá:ke (Montréal) depuis 2000, leurs œuvres ont été exposées internationalement et font partie des collections du Victoria and Albert Museum, du Musée des Beaux-Arts de Montréal, du Musée d’art contemporain de Montréal, et du Musée national des beaux-arts du Québec.
Sans cérémonie
Véronique Guitard et Hugo Gaudet-Dion
Les performances de Geneviève Matthieu donnent dans l’exubérance et la démesure. Il y a toujours cette abondance de matières, d’accessoires et d’actions qui mettent de l’avant leur savoir-faire plastique et sonore. Ils construisent un espace où ils s’adonnent à divers rituels ludiques et divertissants, mais aussi sensibles et bouleversants. Chaque chose a sa raison d’être dans cet espace d’apparence surchargé.
Contrairement à eux, Véronique Guitard et Hugo Gaudet-Dion ont pris l’habitude de présenter des performances courtes et minimalistes, autant dans les gestes que dans les matériaux utilisés. Cependant, il y a dans leur pratique ce même intérêt à présenter et traiter l’objet comme un élément précieux, puis de faire de chaque action un moment important, intense et contemplatif.
Dans le cadre de cet événement rétrospectif, le duo veut trouver des points de rencontres entre leurs façons de travailler mais aussi s’approprier les caractéristiques de la pratique de Geneviève Mathieu. Véronique Guitard et Hugo Gaudet-Dion souhaitent se modeler, au sens propre et figuré, à leur façon de faire. Cette performance, qui reprendra librement la forme d’une cérémonie, sera présentée comme un hommage. Des objets sculpturaux seront réalisés en amont et utilisés pour créer une scène, un décor, dont les différents éléments attendront d’être mis en lumière dans la construction d’une narration.
Véronique Guitard et Hugo Gaudet-Dion vivent et travaillent en Outaouais. Elle a étudié les arts visuels à l’Université d’Ottawa tandis qu’il a complété son baccalauréat en arts visuels à l’Université du Québec en Outaouais, en 2009. Les deux artistes, ayant aussi des pratiques individuelles, collaborent depuis 2008. Leurs performances ont été présentées au Québec (AXENÉO7, Art-image, VIVA! Art Action, Le Temporaire), en Ontario (Galerie 101, Club Saw), dans les vidéos Mes plaisirs sont plus sombres que les tiens de Stéphane Gilot (2013) et Jeux de Josée Dubeau (2012). Ils ont de plus participé à plusieurs soirées Fait Maison, un laboratoire de performance dans lequel ils se sont aussi impliqués en tant qu’organisateur·trices. Leurs performances sont présentées comme des tableaux. Inspirées à la fois du jeu, du couple et du quotidien, elles consistent le plus souvent en une suite d’actions simples et banales visant à créer une anticipation.
Go to come back
Dana Michel
« Il est parfois nécessaire de louvoyer pour tisser une meilleure relation de confiance et de foi envers ce que l’on quitte et ce que l’on retrouve. Entrer et sortir du champ de perception pour mieux comprendre et en ressentir l’impact. Partir ___ a conforté ma conviction. ABSENCE. Laboratoire de vérité. La confiance devient le plus important matériau pour construire et accomplir.»*
Dana Michel est une chorégraphe et performeuse dont le travail est axé autour du « live-art ». Ses œuvres interagissent avec les champs élargis de l’improvisation, de la chorégraphie, de la sculpture, de la comédie, du hip-hop, de la cinématographie, de la techno, de la poésie, de la psychologie, du dub et du commentaire social pour créer une expérience centrifuge. Avant d’obtenir son baccalauréat en danse contemporaine de l’Université Concordia à la fin de la vingtaine, Dana a été responsable du marketing, coureuse et joueuse de football de haut niveau. En 2014, elle a reçu le tout nouveau prix ImPulsTanz Award (Vienne) en reconnaissance de ses réalisations artistiques exceptionnelles et a été remarquée par le New-York Times comme l’une des chorégraphes de l’année. En 2017, Dana a reçu le Lion d’Argent pour l’Innovation en Danse à la Biennale de Venise. En 2018, elle est devenue la toute première artiste de danse en résidence au Centre National des Arts, au Canada. En 2019, elle a reçu le Prix International d’Art Vivant de l’ANTI Festival (Kuopio, Finlande). Basée à Montréal, Dana est actuellement en tournée dans trois œuvres solos : Yellow Towel, Mercurial George et CUTLASS SPRING.
Redéfinitions de la performance
Stefan St-Laurent
Est-il vraiment possible de parler de la pratique performative de Geneviève Matthieu sans mettre au premier plan leur pratique relationnelle de commissaires et de travailleur·euses culturel·les? Dans cette présentation, Stefan St-Laurent souhaite mettre en lumière l’importance de la collaboration et de l’échange dans le travail interdisciplinaire du duo en matière de performance. En tant que directeur·trices artistiques de la Biennale d’art performatif de Rouyn-Noranda, que le duo a fondée en 2002, jouant ainsi un rôle déterminant dans l’élargissement de la définition de l’art performance au Canada, pour inclure la musique, la danse, les arts médiatiques et une pléthore d’autres disciplines – et cela, avant même que les institutions ne soient prêtes à envisager des redéfinitions aussi radicales de cette discipline qui a, paradoxalement, souvent échappé à toute catégorisation rigide.
Artiste multidisciplinaire et commissaire indépendant, Stefan St-Laurent est né à Moncton au Nouveau-Brunswick et travaille à Gatineau, Québec. Il est détenteur d’un baccalauréat en arts médiatiques de l’Université Ryerson de Toronto. Son travail performatif et vidéographique a été présenté dans de nombreuses galeries et institutions muséales au Canada (YYZ à Toronto ; La Galerie d’art d’Ottawa ; Ottawa Art gallery ; Western Front à Vancouver ; Art Gallery of Nova Scotia à Halifax ; Théâtre français du Centre National des Arts à Ottawa) et en Europe (Centre national de la photographie de Paris ; Centre d’art contemporain de Basse-Normandie ; Edsvik Konst och Kultur en Suède). Il a été commissaire, directeur artistique et directeur de la programmation pour plusieurs organismes artistiques et festivals dont Images Festival of Independent Film and Video (Toronto), le Lux Centre (Londres), la Cinémathèque québécoise (Montréal), le Festival international du cinéma francophone en Acadie (Moncton), Canada House (Londres), Pleasure Dome (Toronto) et Vtape (Toronto). En 2008, il a été le commissaire invité de la Biennale d’art performatif de Rouyn-Noranda, et en 2010 et 2011, il a été commissaire du Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul au Québec. Il a agi à titre de commissaire de la Galerie SAW Gallery à Ottawa de 2002 à 2012, et était directeur d’AXENÉO7 à Gatineau de 2014 à 2019. Il est professeur auxiliaire au Département des arts visuels de l’Université d’Ottawa depuis 2011. Il a été nommé Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres de la République française en 2022.
L’art total revisité : l’expérience multidisciplinaire de Geneviève Matthieu
André-Louis Paré
André-Louis Paré propose de réfléchir à la pratique artistique du duo Geneviève Matthieu avec comme toile de fond l’inscription de leurs actions multidisciplinaires au sein de l’histoire de l’art contemporain au Québec. Ce faisant, il s’attardera à certains éléments qui font leur originalité en tant que duo artistique évoluant dans le domaine de la musique et de la performance théâtrale. Dans cette optique, il tentera de situer leur parcours au sein d’une tradition esthétique plus englobante : celle de « l’œuvre d’art total ». Cette tradition remonte au 19e siècle, plus précisément au concept de Gesamtkunstwerk élaboré, notamment, par le compositeur et chef d’orchestre Richard Wagner. Auteur d’un ouvrage intitulé L’œuvre d’art du futur (1849), il s’agissait pour Wagner de considérer l’opéra comme une forme d’action artistique pouvant unifier tous les arts. Il s’agira de comprendre – à partir de la pratique de Geneviève Matthieu et surtout de leur œuvre L’Opéra d’or – comment et dans quelle mesure cette fusion des formes subsiste aujourd’hui ? Qu’advient-il du Gesamthkunstwerk en dehors du romantisme ? De quoi l’art total serait-il la totalité ? Peut-on imaginer une totalité non totalitaire, mais ouverte sur l’improvisation ? Que signifie réfléchir sur l’œuvre d’art totale dans le contexte de l’accélération des arts technologiques ? Quelle critique sous-entend l’utopie d’un art total face au système de l’art contemporain ? Autrement dit, comme l’écrira le philosophe Nietzsche : « À quoi bon tout l’art de nos œuvres d’art, si nous en venons à perdre cet art supérieur qu’est l’art des fêtes ? ».
Depuis décembre 2013, André-Louis Paré est directeur et rédacteur en chef de la revue ESPACE art actuel. À titre de critique et théoricien de l’art, il a collaboré à diverses revues québécoises se consacrant à l’art contemporain. Il est aussi l’auteur de plusieurs opuscules et textes de catalogue. En tant que commissaire d’exposition, il a cosigné, notamment, la 3e édition de la Manif d’art (Québec, 2005), Québec Gold (Reims, 2008) et Monuments aux victimes de la liberté qui s’est tenue à Axe Néo7 (Gatineau, 2015). En 2008, il a signé le commissariat de l’exposition Hors de moi/Beside Myself consacrée à l’œuvre de Daniel Olson, présentée à Expression (Saint-Hyacinthe), et plus récemment l’exposition Mutations qui eut lieu au Magasin Général (Saint-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine, 2016) et F E U, une exposition présentée au printemps 2018 à l’occasion du 30e anniversaire du CIRCA (Montréal). Il est membre d’AICA Canada.
Une météorite sur la scène théâtrale
Marie-Christine Lesage
Le duo Geneviève Matthieu est apparu dans le champ de la scène des arts vivants comme un objet non identifié, une météorite aux formes inusités qui a rapidement attiré l’attention. Leur scène performative hybride installation plastique, actions physiques et compositions sonores dans une joyeuse, voire impertinente, liberté du geste de création en scène. Si la pratique du duo s’est développée à partir de la musique et des arts visuels, Marie-Christine s’intéressera à leur inscription au sein des arts vivants (depuis La Jamésie jusqu’à M. Gros), en adoptant la perspective d’une réflexion axée sur la scène théâtrale performative. Elle s’emploiera plus précisément à situer leur geste de création au sein d’une constellation de collectifs de la scène interartistique, en faisant apparaître les points de jonction et les écarts qui singularisent leur manière de créer. Cette réflexion s’inscrit dans le cadre d’une recherche subventionnée (CRSH) qui porte sur les écritures scéniques au Québec des années 2000 à nos jours, et plus précisément sur les processus de création de pratiques non texto-centrées, au sein desquelles l’auctorialité se partage le plus souvent entre les personnes engagées dans le processus et les matérialités invitées dans l’atelier de création avant de se retrouver sur la scène. Ces démarches de création se révèlent de formidables laboratoires d’exploration et d’agencements de matières, les nouages et les interrelations entre les corps – humains et non humains – étant privilégiés de façon à explorer leur potentialité signifiante. Le duo Geneviève Matthieu, par leur façon d’entremêler leurs corps aux créations matérielles installées en scène, participe pleinement de ce décentrement interartistique, qui par le fait même interroge ou même critique le principe d’efficience du geste performatif lui-même.
Marie-Christine Lesage est professeure à l’École supérieure de théâtre de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Son enseignement et ses recherches en théâtre portent sur les processus de création interartistiques dans les arts vivants et sur les enjeux éthiques et micropolitiques. Elle a fait paraître un ouvrage consacré au théâtre de Denis Marleau, intitulé Paysages UBU. Mises en scène de Denis Marleau, 1994-2014 (Ed. Somme toute, 2015). La recherche subventionnée qu’elle mène actuellement porte sur : « Recherche interdisciplinaire sur les pratiques et les fabriques de la scène théâtrale contemporaine au Québec (2000- ) » (CRSH Savoir, 2019-2025). Elle dirige le groupe de recherche PRint – pratiques interartistiques et scènes contemporaines et elle est responsable de la publication numérique L’Extension recherche&création de la revue Percées.
Bon à savoir
Intervenants
Geneviève Matthieu, le duo d’artistes, actif depuis 1997, a considérablement contribué à l’histoire de la performance artistique canadienne et a bénéficié d’un rayonnement local, national et international.
Carmelle Adam, historienne et gestionnaire des arts, elle est directrice artistique et administrative de VOART Centre d’exposition de Val-d’Or depuis 2008.
Marie-Hélène Leblanc, occupe le poste de directrice et commissaire de la Galerie UQO à l’Université du Québec en Outaouais depuis 2015.
Scott Simpson est président et cofondateur du média culturel Le Pressoir.