La directrice et commissaire Marie-Hélène Leblanc a invité Hanna Sybille Müller à revisiter les archives artistiques et administratives pour en développer un projet de danse contemporaine dans l’espace d’exposition.
Afin de souligner les cinq premières années d’existence de la Galerie UQO, la directrice et commissaire Marie-Hélène Leblanc a invité Hanna Sybille Müller à revisiter les archives artistiques et administratives pour en développer un projet de danse contemporaine dans l’espace d’exposition. Cette proposition visait également à interroger le médium de l’exposition et à offrir à la chorégraphe la possibilité d’en transformer les conventions.
Se mouvoir dans l’archive devait être dévoilé au public à l’automne 2020. Une pandémie a bouleversé les plans, a étiré le temps dédié à la recherche et aux expérimentations, mais a surtout permis un approfondissement de la démarche permettant ainsi au projet, qui de se déployait en trois approches chorégraphiques, de prendre de l’ampleur et de gagner en vivacité. N’ayant pas accès à la galerie pendant près d’un an, les frontières régionales souvent fermées, Hanna Sybille Müller a dansé dans les parcs de Montréal, dans des espaces de répétions lorsqu’ils étaient disponibles et a profité de certains relâchements des règles sanitaires pour venir à la Galerie UQO à la rencontre de l’équipe, de l’espace et des archives physiques. Elle s’est aussi entourée d’un réseau de collaboratrices et collaborateurs, au premier plan se trouvent les interprètes Nate Yaffe et Lauren Semeschuk.
L’exposition L’instabilité de l’archive dévoile les trois approches chorégraphiques présentées sous forme d’archives vidéo dans l’espace d’exposition. L’archive dés/incarnée, Ricocher sur l’archive et L’archive des gestes, furent tournées dans la galerie vide à l’automne 2021 par Rémi Thériault de House of Common Studio et Chris Snow. La décision de produire de nouvelles archives documentaires mènent à une exposition où la danse se manifeste uniquement par la lumière projetée sur les murs et où l’architecture de la salle et les spectateurs deviennent ainsi les seuls témoins de la performance de la danse. Les archives sont et demeurent instables en prenant vie grâce aux personnes qui travaillent avec elles ou qui les font évoluer.
Hanna Sybille Müller est une chorégraphe, dramaturge et danseuse vivant à Montréal. Son travail se concentre sur le langage, le mouvement et leurs interrelations. Elle s’intéresse à la puissance étrange, à la fois magique et ordinaire, de la langue et du corps, et à la façon dont ils interagissent. En collaboration avec Erin Robinsong, elle est actuellement impliquée dans deux nouvelles créations, Moving through the archive et Polymorphic Microbe Bodies, qui seront toutes deux créées lors de la programmation printemps/été 2021. Elle développe également une chorégraphie sociale appelée Soup-text Series. Parmi ses œuvres les plus récentes, on compte revolutions (2018) et transposition (2016). Depuis près de dix ans, elle collabore avec Eva Meyer-Keller et leurs projets de performance Bauen nach Katastrophen (2009) et Cooking Catastrophes (2011), ainsi qu’un projet vidéo, Von Menschen gemacht (2010) sont toujours en tournée sur la scène internationale. À titre d’interprète, elle a notamment collaboré avec Isabelle Schad, Jérôme Bel, Volker März, Martin Nachbar, TWO FISH, deufert&plischke et s-h-i-f-t-s. Hanna a étudié la danse à la Rotterdamse Dansacademie (RDA) et depuis 2012, elle est diplômée en études des médias de la Berlin University of the Arts (UdK).
Le projet a été soutenu par le Conseil des arts et des lettres du Québec, dans le cadre du programme Art et lettres de l’Outaouais – partenariat territorial, par la Ville de Gatineau et par Espace Perreault – Transmissions chorégraphiques. AXENÉO7, organisme partenaire du projet, a offert généreusement sa résidence pour les séjours de la chorégraphe.