La Galerie UQO annonce sa collaboration avec la chorégraphe, dramaturge et danseuse Hanna Sybille Müller pour le projet Se mouvoir dans l’archive. À l’automne 2019, la directrice/commissaire Marie-Hélène Leblanc a invité Hanna Sybille Müller à travailler avec les archives visuelles et textuelles produites par la Galerie UQO depuis sa fondation en 2015. L’interprétation par la danse contemporaine des projets, des activités, des mouvements et des archives administratives de la galerie et des gens qui la côtoient est une proposition qui s’inscrit dans une volonté de questionner le médium de l’exposition et tout ce qu’il sous-tend. La présentation des résultats de ce projet, qui devaient initialement être dévoilés au public cet automne par une série de performances, est reportée au printemps 2021.
Chaque lundi, la Galerie UQO partagera sur ses réseaux sociaux un extrait du Carnet d’une chorégraphe afin de mettre en lumière le processus de recherche et de création, en plus d’organiser des activités qui y sont liées. Plusieurs résidences de la chorégraphe et des interprètes auront lieu en cours d’année dans les espaces de la Galerie UQO.
Se mouvoir dans l’archive se compose de trois approches chorégraphiques
L’archive dés/incarnée
La première partie interroge l’instabilité de l’archive, sa nature changeante et fragmentaire. L’information dispersée et fragmentée propre à l’archive nécessite une implication créative et imaginative. La danseuse et chorégraphe Hanna Sybille Müller recueillera des informations sur les expositions passées tenues à la galerie : photos, documents administratifs, anecdotes et souvenirs des membres du personnel et des visiteurs, afin de développer une chorégraphie en version dés/incarnée des expositions passées. Par l’expression de son corps, de sa gestuelle et de ses paroles, elle se remémorera ce qui a été exposé, comment il l’a été, et comment (certaines) personnes s’en souviennent. Sa prestation ajoutera à l’exposition un élément qui n’y figurait pas, un détail qui n’a pas pu être réalisé à l’époque, ou dont l’artiste ou le visiteur se souviennent, mais qui n’était pas réellement présent. L’addition de ce détail fictif sera élaborée grâce aux entretiens menés avec les artistes, commissaires, employé(e)s et visiteur(se)s qui ont participé à l’expérience de l’exposition.
Ricocher sur l’archive
Dans la deuxième partie, Müller partagera ses découvertes d’archive dés/incarnée avec un danseur et une danseuse, Nate Yaffe et Lauren Semeschuk, avec qui elle développera une formation en trio. Au moment où la résidence et le projet ont dû être reportés en raison de la pandémie, une semaine de répétitions a eu lieu au Parc du Mont-Royal de Montréal en juin 2020. Depuis lors et encore aujourd’hui, l’avenir des arts vivants demeure incertain et tous les studios et théâtres sont fermés. Durant la période de recherche de Hanna, Nate et Lauren portant sur des gestes en relation avec les archives de la Galerie UQO, la semaine de répétitions est également devenue un instantané de la danse, l’expression de la nécessité de « danser ensemble » pendant la pandémie, alors que la distanciation physique fait maintenant partie de la chorégraphie quotidienne de chacun. La dynamique concrète qui en a découlé est composée de mouvements corporels larges et puissants, entrelacés de gestes délicats de la main et de la tête, et de jeux de regards.
L’archive des gestes
Müller colligera les gestes qui ont été posés par le personnel de la galerie lors des discussions autour de la préparation et de l’inauguration d’une exposition, et elle les synthétisera ensuite en une partition. Elle travaillera en étroite collaboration avec chaque membre du personnel avec qui elle discutera de la manière adéquate d’exécuter leurs gestes. La chorégraphie qui en résultera deviendra le cumul de cinq années de gestes physiques du personnel, exécutés en une journée.