Re: travailler ensemble re: working together

Emmanuelle Léonard, Émilie Monnet

De longue date, la collaboration est une partie intégrante de la pratique artistique, mais depuis les deux dernières décennies, elle fait l’objet d’une attention plus soutenue et d’une réflexion plus introspective au sein des diverses pratiques artistiques et commissariales.

2019
16 Jan
16 Feb
Lieu
Galerie UQO

Présentation

De longue date, la collaboration est une partie intégrante de la pratique artistique, mais depuis les deux dernières décennies, elle fait l’objet d’une attention plus soutenue et d’une réflexion plus introspective au sein des diverses pratiques artistiques et commissariales. À la GUQO, la collaboration est envisagée sous trois angles, qui correspondent également aux œuvres présentées à la CUAG, soit la collaboration au travail, dans la démarche des artistes et dans les modèles pédagogiques contemporains. Pour cette première exposition dans le cadre de ce projet collaboratif CUAG-GUQO, seront présentées cinq séries photographiques d’Emmanuelle Léonard et une œuvre sonore de Émilie Monnet.

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EMMANUELLE LÉONARD


Emmanuelle Léonard collabore régulièrement avec des individus dans leur milieu de travail pour produire ses œuvres. Le lieu de travail et la fonction du travailleur jouent ici le rôle de vecteur collaboratif entre l’artiste et le travailleur-capteur-d’images.

Statistical Landscape et Dans l’œil du travailleur sont deux œuvres où les photographies sont captées par des travailleurs sur leurs lieux de travail, à la demande de l’artiste. La première œuvre consiste en une série de 20 photographies représentant les 20 secteurs de l’emploi de Toronto selon Statistique Canada en 2004. La taille de chaque photographie est proportionnelle au nombre de travailleurs dans le secteur d’emploi qu’elle représente. La seconde œuvre est un journal composé de photographies de divers secteurs industriels.

General Motors, Ste-Thérèse (the end) documente la fermeture de l’usine GM de Sainte-Thérèse après une trentaine d’années d’activités (mettant un terme à l’industrie automobile au Québec). L’artiste propose d’abord un accès à une réunion syndicale des anciens travailleurs de GM, local 1163 des TCA, dans leurs locaux situés à Boisbriand. L’usine étant désormais démantelée, la documentation du stationnement et des traces de l’enseigne sur la façade extérieure sont les dernières traces tangibles de ce lieu de travail.

Dans Les marcheurs, l’artiste capte pendant un mois l’arrivée chaque jour à 6 h 30 des employés des manufactures de textile, rue De Gaspé. Son objectif guette les travailleurs se déplaçant dans le dernier quartier industriel subsistant en plein cœur de la ville de Montréal. À proximité, le terrain vague enneigé porte la trace des chemins empruntés par les travailleurs.

Les travailleurs de l'église Sainte-Rita, Nice dévoile les six travailleurs de l’église catholique Sainte-Rita de Nice qui tiennent la pose : Youcef Ben-Mohamed, Marie-Thérèse Caruana, Père Normandin, Joseph Paletta, Julien Pauliau, Roxana Ponchier-Alforo.

ÉMILIE MONNET

J’ai voyagé par voie d’eau est une œuvre commandée par la CUAG et la GUQO en partenariat avec DAÏMÔN et Transistor Média avec le soutien de l’Université Carleton, l’Université du Québec en Outaouais, le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts de l’Ontario et le Reesa Greenberg Digital Initiatives Fund.

Témoignant de sa propre relation avec les rivières de la région et du fait que la Kichi Sibi (rivière des Outaouais) était autrefois la principale route du peuple algonquin, Émilie Monnet a mis l’accent sur la nature collaborative de la construction de canoë pour cette œuvre audio commandée par la GUQO et la CUAG. Lors de ses visites avec Pinock Smith dans son studio à Kitigan Zibi, le célèbre constructeur de canoë a partagé ses connaissances sur les étapes de la fabrication d’un canoë, en réfléchissant sur la sagesse et les connaissances pratiques inhérentes au processus.

Comme l’écrivait Monnet: «À une certaine époque, les Algonquins parcouraient les cours d’eau de la région en canoë, car il était un moyen de transport pratique, léger, facile à utiliser et durable. Les Algonquins maîtrisaient l’art de fabriquer le canoë. Sa construction permet la transmission d’un respect pour l’environnement et la nature, mais aussi les valeurs du travail en commun. Cela implique une collaboration avec les saisons dans la récolte des matériaux. Cela demande aussi du temps, de la concentration et de la patience tout au long du processus. C’est une collaboration entre tous ses éléments : écorce de bouleau, cèdre et frêne, racine d’épinette et de l’eau.»

Monnet, d’origine algonquine, poursuit: «La Kichi Sibi a toujours eu une signification importante pour moi. J’ai grandi sur ses rivages. Je nageais et pagayais dedans, la maison de mes parents avait vue sur la rivière et je la traversais tous les jours pour aller à l’école. Faire cette pièce audio m’a permis de me connecter plus profondément à cette rivière et à mes ancêtres.»

Artiste

Emmanuelle Léonard

Emmanuelle Léonard utilise la photographie, la vidéo, le film, l’animation et le support papier-journal pour en faire ressortir de fortes significations sociales, culturelles et politiques. Elle explore les conventions de la photographie documentaire, de presse et médico-légale, ainsi que celles de la surveillance vidéo.

Née en 1971 à Montréal où elle vit et travaille, Emmanuelle Léonard compte à son actif de nombreuses expositions individuelles et collectives, notamment au Musée d’art contemporain de Montréal, à Optica (Montréal), à VOX (Montréal), au Mois de la photo (Montréal), à Expression (St-Hyacinthe), à L’œil de poisson (Québec), à Mercer Union (Toronto), au Musée des Beaux-Arts de l’Ontario (Toronto), à la Gallery 44 (Toronto), à la Kunsthaus Dresden (Dresden), au Neuer Berliner Kunstverein (Berlin) et à Le Fresnoy (Tourcoing).

En 2011, son travail est présenté à La Triennale Québécoise et en 2014, elle fait partie de la Biennale de Montréal. Elle est récipiendaire du prix Pierre-Ayot 2005.

Au croisement entre le théâtre, la performance et les arts médiatiques, la pratique d’Émilie Monnet s’articule autour des questions d’identité, de mémoire, d’histoire et de transformation. Ses œuvres privilégient les processus de création à la fois collaboratifs et interdisciplinaires, et sont présentées le plus souvent sous forme d’installations sonores performatives ou de spectacles immersifs. Artiste en résidence au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui pour 2018 à 2021, elle y a présenté sa dernière création okinum en octobre 2018, résultat de ses plus récentes recherches autour de l’écriture et de la dramaturgie sonore. Émilie a grandi en Outaouais et vit actuellement à Tiohtià:ke/Mooniyaang/Montréal.

Émilie Monnet

Au croisement entre le théâtre, la performance et les arts médiatiques, la pratique d’Émilie Monnet s’articule autour des questions d’identité, de mémoire, d’histoire et de transformation. Ses œuvres privilégient les processus de création collaboratifs, et sont présentées le plus souvent sous forme de théatre interdisciplinaire ou de spectacles immersifs. Artiste en résidence au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui de 2018 à 2021, elle y a présenté sa dernière création okinum en octobre 2018, résultat de ses plus récentes recherches autour de la dramaturgie sonore. Émilie a grandi en Outaouais et vit actuellement à Tiohtià:ke/Mooniyaang/Montréal.

Résidence

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Bon à savoir

Heures d'ouverture

Mar à ven : 11 h 30 à 17 h
Sam : 13 h à 16 h

Remerciement

La CUAG et la GUQO expriment leur profonde reconnaissance aux nombreux collaborateurs impliqués dans la réalisation de ce projet. Nous remercions les artistes pour leur participation enthousiaste et leurs œuvres d’art percutantes; Martine Crispo et Michael Caffrey à DAÏMÔN pour leur implication en vue d’offrir à Émilie Monnet une résidence de production; Julien Morrisette de Transistor Média pour la production de la série de balados; Larissa Holman de Ottawa Riverkeeper pour le partage de ses connaissances sur la rivière Ottawa/ Kichi Sibi; Pinock Smith pour le partage de son expertise sur la fabrication de canoës et sur les voies d’eau régionales; Patrick Côté et Simon Guibord pour leur collaboration sur la conception graphique; Marine Van Hoof et Timothy Barnard pour leurs traductions; les détaillants partenaires distribuant la barre de chocolat SOUR VS SOUR; et les équipes de la CUAG et de la GUQO.

Nous reconnaissons également l’appui financier de plusieurs institutions et organismes: l’Université du Québec en Outaouais, la Carleton University, le Conseil des arts du Canada et l’Ontario Arts Council, un organisme du gouvernement de l’Ontario; la Ville de Gatineau; la Stonecroft Fondation for the Arts pour le symposium; et le Reesa Greenberg Digital Initiatives Fund pour la série de balados et la résidence de production d’Émilie Monnet.

Commissariat

Marie-Hélène Leblanc

Détentrice d’un doctorat en études et pratiques des arts de l’Université du Québec à Montréal (2024), Marie-Hélène Leblanc est directrice et commissaire de la Galerie UQO à l’Université du Québec en Outaouais depuis 2015. Sa pratique commissariale l’a amenée à produire plus d’une trentaine de projets présentés dans diverses structures d’exposition au Québec, au Canada et en Europe. Considérant l’exposition comme médium, elle se définit comme commissaire-faiseuse d’expositions-autrice-praticienne-chercheuse. Gaspésienne, elle vit à Gatineau.

Site web

Heather Anderson

Heather Anderson est commissaire à la Carleton University Art Gallery (CUAG) et professeure de recherche adjointe en histoire de l'art

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