Cercle de parole : Re-connaître quoi, par qui? - Postures de départ
Réunis ensemble dans un cercle de parole en ligne, Şükran Tipi, Lionel Whiteduck, Katy Rankin, Eliane Kistabish, Marly Fontaine et Nicholas Lucas-Rancourt, ont échangé sur la re-connaissance territoriale. Qu’est-ce que ça veut dire? Qu’est-ce que ça implique?
Reconnaître est un processus long, comme un tressage, qui implique différentes voix et générations ainsi que leurs savoirs. La reconnaissance du territoire implique de reconnaître plus que la terre, il est question de reconnaître l’air, l’eau, les animaux. Selon les conceptions autochtones, les humains appartiennent à la terre, la terre ne leur appartient pas. La terre, dont ils ont été dépossédés à la suite de la colonisation, a dicté leur mode de vie et leur langage. Quant à la vision occidentale, la terre est considérée comme une possession. Il est important de reconnaître les différences entre ces deux conceptions du monde, de comprendre l’histoire, de prendre un pas de recul pour mieux s’éduquer, pour assumer l’inconfort et pouvoir mieux vivre ensemble.
Des suites de la colonisation, les premiers peuples ont vécu une cassure avec leur territoire et leur mode de vie. En retournant à la terre, ils réapprennent qui ils sont. Il faut re-tourner au territoire pour re-connaître le territoire, pour faire place aux pratiques et aux rituels traditionnels.
Enfin, ce travail de reconnaissance doit se faire en collaboration et dans le respect des différentes voix. Les institutions allochtones doivent s’engager dans des démarches sincères qui favorisent un discours provenant droit du cœur.