Faux plis par hypothèses

Eruoma Awashish, Geneviève Chevalier, Club de prospection figurée, Anna Binta Diallo, Caroline Fillion, Maryse Goudreau, Richard Ibghy & Marilou Lemmens, Sophie Jodoin, Emmanuelle Léonard, Mélanie Myers, Kosisochukwu Nnebe, Anahita Norouzi et Leila Zelli

Faux plis par hypothèses est le résultat d’un processus de travail de trois années dédiées à Faire autrement, à Faire chantier et à Faire exposition. Au terme de cette initiative, après des chevauchements artistiques et scientifiques fructueux, les commissaires présentent leurs résultats de recherche et les œuvres des artistes réunies dans les galeries universitaires qu’elles dirigent, de même que dans trois lieux partenaires.

2024
4 Sep
26 Oct
Lieu
Galerie UQO

Présentation

Dès septembre, la Galerie UQO présente Faux plis par hypothèses, une exposition collective sous le commissariat de Marie-Hélène Leblanc, directrice de la Galerie UQO et LouiseDéry, directrice de la Galerie de l’UQAM. Le projet, soutenu par le scientifique en chef du Québec Rémi Quirion, met en lumière le rôle singulier de la galerie universitaire et engage une réflexion sur la relation entre art et science. Les treize corpus artistiques sélectionnés par les commissaires sont déployés dans cinq espaces d’exposition et de recherche au Québec : la Galerie UQO, la Galerie de l’UQAM, la Galerie l’Œuvre de l’Autre, les Jardins de Métis et la Galerie d’art Foreman. Dans le cadre de Faux plis par hypothèses, la Galerie UQO présente les œuvres du Club de prospection figurée et de Richard Ibghy & Marilou Lemmens ainsi qu’un dispositif exposant les interventions de l’ensemble des artistes participant au projet. 

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Faux plis par hypothèses reflète les aspirations des deux commissaires : témoigner de l’engagement de la galerie universitaire dans les problématiques cruciales liées aux questions de langues et d’identités, de terrestres et de territoires, et de structures et d’institutions, lesquelles sont souvent partagées par plusieurs secteurs de la recherche. La galerie universitaire est précisément ce lieu où, au croisement des savoirs artistiques et scientifiques, des initiatives audacieuses et porteuses font éclater les idées reçues, en plus de faire émerger de nouvelles formes et postures de recherche issues des enjeux artistiques les plus actuels. La Galerie UQO et la Galerie de l’UQAM participent activement à ce décloisonnement disciplinaire en exposant des œuvres et en invitant des artistes qui inventent des raccords féconds avec des contenus scientifiques. Le cadre conceptuel du projet s’appuie sur la notion de faux plis, ici considérés comme des biais parfois imposés, parfois acquis, parfois transmis. Ces faux plis, immanquablement présents dans le contexte universitaire, s’infiltrent dans la recherche et la création. Comment les identifier, les défaire, les transformer ?

La démarche de Faux plis par hypothèses appelle également la reconnaissance des expertises des chercheur·euses artistes ou scientifiques, soumises à des fragilités nombreuses, notamment en ce qui concerne la hiérarchisation des savoirs et la liberté intellectuelle. Des expertises qui font face, de surcroît, à une amplitude bureaucratique avérée dont témoigne la majorité des collaborateur·trices du projet. Les commissaires expliquent : « En même temps que se multiplient les alliances fructueuses, les maillages intersectoriels, et les pollinisations nouvelles entre les multiples champs de la recherche, des faux plis se faufilent et parfois s’incrustent, obligeant à une forme de louvoiement et à une possible résistance quand il s’agit de confronter une conception de moins en moins lisse de la science et de l’art. Car, si dans les plis se dérobe ce qu’il y aurait à entrevoir, dans les faux plis se révèlent des torsions, des manipulations, des écarts qui tendent à inquiéter et malmener le réel. De froissures en plissures et de reflux en replis, il en émane un désir de veille, un état d’alerte, une inclination à y regarder de plus près, une obligation à garder l’œil ouvert. »

Artiste

Eruoma Awashish

Eruoma Awashish est une artiste et commissaire atikamekw issue dela communauté d'Opitciwan, en Haute-Mauricie. Depuis quelques années, sesrecherches portent avant tout sur l’hybridation des cultures autochtones quiont su s’adapter malgré la colonisation et les tentatives d’assimilation. Parsa pratique, elle cherche à renverser les rapports de domination en détournantdes symboles religieux catholiques, les mêlant à ceux hérités des spiritualitésautochtones. Elle vit à Saint-Prime et travaille à Mashteuiatsh.

Geneviève Chevalier

Geneviève Chevalier est artiste en arts visuels et médiatiques, commissaire indépendante et professeure à l’École d’art de l’Université Laval. Elle a réalisé un stage postdoctoral (FRQSC 2014-2016) en muséologie sur la question des interventions d’artistes dans les collections muséales dans le cadre du groupe de recherche Collections et impératif événementiel (CIÉ/CO). Chevalier a contribué aux ouvrages collectifs Réinventer la collection. L’art et le musée au temps de l’événementiel (2023, PUQ) et Lieux et milieux de l’art vivant. Performer l’institution (2023, Presses du réel). Une monographie de son travail a été publiée en 2023, coéditée par Dazibao, la Galerie d’art Foreman et la Galerie UQO.

Son travail artistique prend la forme de projections vidéographiques et filmiques ainsi que de séries photographiques, lui permettant d’aborder l’enjeu de la perte de biodiversité à l’ère de la crise climatique par l’histoire naturelle (FRQSC 2020-2023). L’artiste interroge la conception du monde vivant héritée de la modernité : un monde vivant décontextualisé, simplifié et exploitable. En 2024, Chevalier sera artiste en résidence aux Jardins de Métis dans le cadre du projet Faux-plis (FRQ).

Club de prospection figurée

Le Club de prospection figurée allie art et sciences naturelles et se veut une rencontre à double résonance entre Magali Baribeau-Marchand et Mariane Tremblay, deux artistes aux pratiques parentes, ainsi que les membres qu’elles invitent, provenant de différents champs d’expertise. Inspirée des corrélations entre le terrestre et le céleste pour en extraire des significations figurées, leur approche de cocréation sous-tend un rapport à notre environnement et aux cycles interreliés qui le constituent. Elles vivent au Saguenay.

Anna Binta Diallo

Anna Binta Diallo est une artiste originaire de Dakar qui a grandi àSaint-Boniface, au Manitoba. À travers la peinture, la vidéo, le dessin et lecollage, elle aborde la question identitaire comme un terrain mouvant, toujoursà sonder. Les biais qui se glissent dans notre rapport à soi et à« l’Autre », et les héritages culturels contradictoiresl’interpellent et nourrissent ses réflexions. Elle vit à Winnipeg. 

Caroline Fillion

Caroline Fillion est une artiste originaire de Saguenay. Sa pratique conceptuelle repose sur des conjonctions symboliques ou des métaphores contestant, détournant ou transgressant les postulats traditionnels du milieu de l’art. Elle pose une réflexion tempérée par un absurde sérieux sur les méthodes de légitimation de l’art à travers ses institutions et sur le rapport entre l’œuvre, l’artiste et le commentaire qui les précède. Elle vit à Saguenay.

Maryse Goudreau

Maryse Goudreau est artiste, autrice, cinéaste et chercheuse indépendante. Elle réalise des œuvres où se croisent images, documents, gestes de soin artistiques et participatifs. Depuis 2012, elle crée une importante archive dédiée au béluga. Cette dernière est constituée comme une œuvre ouverte pour laquelle elle assemble des données et des créations multiples se développant sur deux décennies. Elle vit à Escuminac.

Richard Ibghy & Marilou Lemmens

Richard Ibghy & Marilou Lemmens forment un duo d’artistes dont la pratique collaborative allie une recherche rigoureuse à une exploration matérielle spécifique à chaque projet, afin de cerner des questions à l’intersection de l’écologie, de l’économie, de l’épistémologie et de l’histoire. Récemment, leurs œuvres ont porté sur un élargissement des concepts d’hospitalité, de soin et de communication entre les espèces. Le duo vit à Durham-Sud.

Sophie Jodoin

Sophie Jodoin est portée par un intérêt grandissant pour les articulations du langage dans son rapport à l’image. Elle interroge les manifestations du féminin, de l’intime, de la perte et de l’absence dans leur relation au corps : comment l’évoquer, l’incarner, le figurer, l’écrire en tant qu’espace vécu, habité, éprouvé ? Ces considérations, intimes mais aussi collectives, animent son œuvre hybride et installative où se mêlent dessin, collage, écriture, photographie, objets trouvés, livres et vidéo. Elle vit à Montréal.

Emmanuelle Léonard

Emmanuelle Léonard utilise la photographie, la vidéo, le film, l’animation et le support papier-journal pour en faire ressortir de fortes significations sociales, culturelles et politiques. Elle explore les conventions de la photographie documentaire, de presse et médico-légale, ainsi que celles de la surveillance vidéo.

Née en 1971 à Montréal où elle vit et travaille, Emmanuelle Léonard compte à son actif de nombreuses expositions individuelles et collectives, notamment au Musée d’art contemporain de Montréal, à Optica (Montréal), à VOX (Montréal), au Mois de la photo (Montréal), à Expression (St-Hyacinthe), à L’œil de poisson (Québec), à Mercer Union (Toronto), au Musée des Beaux-Arts de l’Ontario (Toronto), à la Gallery 44 (Toronto), à la Kunsthaus Dresden (Dresden), au Neuer Berliner Kunstverein (Berlin) et à Le Fresnoy (Tourcoing).

En 2011, son travail est présenté à La Triennale Québécoise et en 2014, elle fait partie de la Biennale de Montréal. Elle est récipiendaire du prix Pierre-Ayot 2005.

Au croisement entre le théâtre, la performance et les arts médiatiques, la pratique d’Émilie Monnet s’articule autour des questions d’identité, de mémoire, d’histoire et de transformation. Ses œuvres privilégient les processus de création à la fois collaboratifs et interdisciplinaires, et sont présentées le plus souvent sous forme d’installations sonores performatives ou de spectacles immersifs. Artiste en résidence au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui pour 2018 à 2021, elle y a présenté sa dernière création okinum en octobre 2018, résultat de ses plus récentes recherches autour de l’écriture et de la dramaturgie sonore. Émilie a grandi en Outaouais et vit actuellement à Tiohtià:ke/Mooniyaang/Montréal.

Mélanie Myers

Mélanie Myers vit et travaille à Hull, Gatineau. Elle est titulaire d’une maîtrise en arts visuels du Nova-Scotia College of Art and Design (2013), et d’un baccalauréat en art et design de l’Université du Québec en Outaouais (2008). En production, elle réaménage l’espace et décrit des situations dans les médiums de l’installation et du dessin. Sa démarche touche à divers champs d’intérêt : la sécurité, la réalité, l’erreur et la classe moyenne. Ses projets ont été supportés par le CALQ et diffusés dans plusieurs galeries principalement au Canada notamment à AXENÉO7, Forest City Gallery et Anna Leonowens Gallery. Elle a fait des résidences au Centre Bang et à la Maison Scott Fairview (2017) et travaille comme chargée de projet à AXENÉO7.

Kosisochukwu Nnebe

Kosisochukwu Nnebe est une artiste visuelle canado-nigérienne. Sa pratique vise à susciter des questions à la fois personnelles et structurelles de manière à sensibiliser son public à sa propre complicité. Son travail oscille entre ce qui est opaque (indéchiffrable, caché) et ce qui est transparent (lisible, (hyper)visible) – à la fois littéralement, en termes de matérialité, et métaphoriquement – comme une façon d’explorer l’interaction entre ce qui relève de l’intériorité et ce qui est de nature publique, agentivité et domination, le soi et l’altérité. Ce qui est recherché, toujours, c’est un aperçu sur d’autres façons de voir, de connaître et d’être, incluant celles qui ne sont pas encore comprises par l’artiste elle-même.

Anahita Norouzi

Anahita Norouzi est une artiste originaire de Téhéran dont la pratique interroge différentes perspectives culturelles et politiques sur « l’Autre » — humain et non humain. Inspirée par les histoires marginalisées, elle cultive un intérêt pour les héritages des explorations botaniques et des fouilles archéologiques, en particulier lorsque la recherche scientifique se trouve mêlée à l’exploitation coloniale des géographies non occidentales. Elle vit à Montréal.

Leila Zelli

Leila Zelli est une artiste originaire de Téhéran dont la pratique s’intéresse aux rapports que l’on entretient avec les idées « d’Autres » et « d’Ailleurs ». Plus spécifiquement, elle se consacre à son art au sein de cet espace géopolitique souvent désigné par le terme discutable de « Moyen-Orient ». Elle crée des installations in situ réalisées au moyen d’images, de vidéos et de textes souvent glanés sur Internet et les réseaux sociaux. Elle vit à Montréal.

Résidence

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exposition

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Bon à savoir

Heures d'ouverture

Mar à ven : 10 h à 18 h
Sam : 12 h à 16 h

Publication

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Remerciement

Commissariat

Louise Déry

Muséologue, commissaire, autrice et directrice de la Galerie de l’UQAM, Louise Déry détient un doctorat en Histoire de l’art de l’Université Laval (1991). Au sein d’une centaine d’expositions et autant de publications, elle a notamment développé les concepts d’« exposition chantier », d’« image manquante » et d’« œuvre s’exposant ». Elle s’est illustrée par son appui aux femmes artistes et aux artistes émergent·es ainsi que par son énergie à diffuser les artistes du Québec et du Canada sur la scène internationale. Gaspésienne, elle vit à Montréal.

Site web

Marie-Hélène Leblanc

Détentrice d’un doctorat en études et pratiques des arts de l’Université du Québec à Montréal (2024), Marie-Hélène Leblanc est directrice et commissaire de la Galerie UQO à l’Université du Québec en Outaouais depuis 2015. Sa pratique commissariale l’a amenée à produire plus d’une trentaine de projets présentés dans diverses structures d’exposition au Québec, au Canada et en Europe. Considérant l’exposition comme médium, elle se définit comme commissaire-faiseuse d’expositions-autrice-praticienne-chercheuse. Gaspésienne, elle vit à Gatineau.

Site web
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